Choc électrique externe

Définition

Décharge électrique de forte énergie délivrée au travers du thorax visant à interrompre un trouble du rythme cardiaque.

Défibrillateurs biphasiques et monophasiques

Les défibrillateurs modernes sont biphasiques, c’est-à-dire qu’ils génèrent un courant circulant en deux phases successives à travers le thorax : la première d’une des électrodes vers l’autre, la deuxième en sens inverse.
Ceci permet de pratiquer des CEE « à basse énergie » (50-150J) avec une efficacité égale ou supérieure aux CEE monophasiques, qui sont réalisés à « haute «énergie » (200-360J), et ainsi d’éviter les lésions myocardiques liées au CEE.

Mode « synchronisé »

Il s’agit d’un mode qui permet, grâce au recueil du rythme cardiaque, d’administrer le choc à distance des ondes T, c’est-à-dire de la période électrique réfractaire des ventricules afin d’éviter que le CEE n’entraîne une fibrillation ventriculaire.
Ce mode est donc indiqué dans les troubles du rythme supraventriculaires. Son activation est optionnelle.

Indications

  • Trouble du rythme cardiaque entraînant un arrêt cardiaque (tachycardie ventriculaire (TV) et fibrillation ventriculaire (FV) sans pouls). Indication à un CEE immédiat.
  • Trouble du rythme cardiaque menaçant le pronostic vital en dehors de l’arrêt cardiaque (entraînant une défaillance circulatoire et/ou un Å“dème pulmonaire et/ou une ischémie myocardique grave). Indication à un CEE rapide.
  • Trouble du rythme supraventriculaire ne menaçant pas le pronostic vital (fibrillation et flutter auriculaires). Indication à un CEE programmé.

Mise en Å“uvre pratique

1- Positionnement des électrodes :

Le positionnement peut être antérolatéral (une électrode sur la face antérieure du sternum, l’autre en face de l’apex cardiaque) ou antéro-postérieur (une électrode au niveau de la face antérieure du sternum, l’autre sur la face dorsale du thorax).

Le positionnement antéropostérieur pourrait augmenter l’efficacité du CEE lors de la défibrillation des fibrillations auriculaires isolées sans grande dilatation auriculaire. Il n’est pas indiqué lors des tachycardies et fibrillation ventriculaires sans pouls.

2- CEE et pace maker

L’électrode sternale doit âtre positionnée à plus de 8 cm de la pile du pacemaker. Le mode antéropostérieur doit être utilisé. Une interrogation et une vérification du bon fonctionnement du pace maker doivent toujours être effectuées dans les suites de la défibrillation.

3- Au cours de l’arrêt cardiaque

Devant un trouble du rythme choquable, le CEE doit être entrepris d’emblée.

Le massage cardiaque doit être interrompu pendant une durée minimale. Il doit être poursuivi pendant le chargement du défibrillateur. Il doit être repris juste après l’administration de celui-ci pendant 2 minutes avant que le rythme cardiaque ne soit réévalué (le rythme est parfois d’interprétation difficile dans les suites immédiates du CEE).

L’énergie initiale qui doit être administrée avec un défibri lateur biphasique est de 120 à 200J.

Il n’y a pas d’argument à l’heure actuelle pour préférer augmenter l’énergie administrée au cours de CEE répétés plutôt que de conserver l’énergie utilisée lors du premier CEE.

4- Au cours des troubles du rythme supraventriculaires

En dehors de l’urgence due à un trouble du rythme mal toléré, la cardioversion ne peut être entreprise qu’après 3 semaines d’anticoagulation efficace ou moins de 48 heures après qu’une échocardiographie transœsophagienne ait éliminé la présence de thrombus auriculaire.

Le positionnement antéropostérieur pourrait permettre un taux supérieur de succès de cardioversion par rapport au positionnement latéral s’il n’y a pas de dilatation auriculaire importante.

Defibrilateur cardiaque
Défibrillateur cardiaque

Avantages / Limites / Contre-indications / Complications

Avantages : évaluation de l’efficacité immédiate

Limites : anticoagulation et ETO avant une cardioversion de trouble du rythme supra ventriculaire, positionnement des électrodes en cas de pace maker, contrôle du pace maker au décours, contrôle scopique continu

Complications : lésions myocardiques, lésions du pacemaker, risque d’échecs (cardiopathie sous jacente évolué, dilatation de l’oreillette gauche, FA récidivante résistante aux cardioversions, intervalle court entre le précédent CEE et la récidive du trouble du rythme)

Pièges à éviter

  • Identifier le trouble du rythme cardiaque, son ancienneté, son retentissement
  • Connaître le matériel dans votre service
  • Modifier le positionnement des électrodes en cas de pace maker

Source : SRLF

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