Syndrome de Guillain-Barré

DĂ©finition – Ă©pidĂ©miologie – physiopathologie

Le Syndrome de Guillain-Barré est une polyradiculonévrite aiguë, réversible, associée à une dissociation albumino-cytologique dans le LCR

Epidémiologie

  • Incidence = 1.11 cas /100 000 hab. /an
  • Sexe ratio = 1.78 H / 1 F

Physiopathologie

  • Maladie post-infectieuse liĂ©e Ă  un mimĂ©tisme molĂ©culaire entre les antigènes prĂ©sentĂ©s par les agents infectieux et les gangliosides du système nerveux pĂ©riphĂ©rique ; pourrait aussi Ăªtre dĂ©clenchĂ© par une vaccination.
  • Principaux agents incriminĂ©s : Campylobacter jejuni, Mycoplasme pneumoniae, Haemophilus influenza ; CMV, EBV, VIH.
  • Distinction entre formes dĂ©myĂ©linisantes (80% en Occident) et formes axonales.
syndrome de guillain-barré
Syndrome de Guillain barré

Tableau clinique

Trois phases décrites :

Phase d’extension : durant par dĂ©finition moins de 4 semaines. Elle dĂ©bute par des paresthĂ©sies / dysesthĂ©sies et une hypoesthĂ©sie distale, un dĂ©ficit moteur flasque avec arĂ©flexie. Le dĂ©ficit est globalement symĂ©trique, prĂ©domine en proximal et d’évolution ascendante. Le tableau peut Ăªtre sĂ©vère, Ă©voluant vers une tĂ©traplĂ©gie, une diplĂ©gie faciale, une atteinte bulbaire et /ou une insuffisance respiratoire restrictive.

Phase de plateau : peut durer plusieurs semaines. Deux tiers des patients perdent la marche ; environ un quart évolue vers une insuffisance respiratoire requérant une ventilation mécanique.

Phase de récupération : évolue généralement dans le sens inverse, et peut durer plusieurs semaines ou mois. L’évolution est généralement monophasique. Près de 30% des patients gardent des séquelles à long terme ; 5% restent confinés au lit ou dépendant d’un respirateur.

Complications

Insuffisance respiratoire aiguĂ« : les premiers symptĂ´mes sont une tachypnĂ©e, orthopnĂ©e, sensation d’oppression thoracique et difficultĂ© Ă  parler. L’aggravation peut Ăªtre brutale (atĂ©lectasie, fausse route). La dĂ©gradation des paramètres gazomĂ©triques est tardive et ne doit pas Ăªtre attendue pour indiquer une intubation.

Atteinte bulbaire : responsable de troubles de déglutition, favorisant l’encombrement respiratoire, les atélectasies et les pneumopathies d’inhalation.

Dysautonomie : responsable de rétention urinaire, d’ileus fonctionnel, de troubles du rythme cardiaque, de labilité tensionnelle, de SIADH et de dysfonction surrénalienne.

Maladie veineuse thrombo-embolique

Douleurs neurogènes

Troubles cognitifs : Ă  type d’hallucinations, illusions ou rĂªves Ă©veillĂ©s.

Paraclinique

Electroneuromyogramme : examen de référence pour le diagnostic de l’atteinte périphérique. Il permet le diagnostic positif et la classification en forme démyélinisante, axonale, ou inexcitable.

Ponction lombaire : recherche une dissociation albumino-cytologique.

Dosage des anticorps anti-gangliosides.

Diagnostics différentiels

Diagnostic différentielElements cliniquesElements paracliniques
Atteinte du SNC
– AIC du tronc cĂ©rĂ©bral
– MyĂ©lopathie aiguĂ«
Syndrome pyramidal
Syndrome pyramidal; Niveau sensitif
– Anomalies Ă  l’IRM cĂ©rĂ©brale
– Anomalies Ă  l’IRM mĂ©dullaire
Atteinte nerveuse
– PoliomyĂ©lite antĂ©rieure aigu
– DiphtĂ©rie
– NeuroborĂ©liose
– Intoxication aux mĂ©taux lourds
– Porphyrie aiguĂ« intermittente
– Vascularite
– Lymphome
Déficit moteur pur, asymétrique
Atteinte ORL
Notion de piqure de tique
Notion d’exposition aux mĂ©taux
Douleurs abdominales; urines porto;
troubles neuropsychiatriques
Déficit asymétrique; atteinte multi systémique
PL: Pléiocytose initiale
Atteinte axonale; anomalies ECG
PL: Pléiocytose
Atteinte axonale / PL: normale Dosage des porphyrines urinaires

Atteinte axonale / PL : normale
PL: Cellules lymphomateuses
Atteinte de la JNM
Myasthénie
– Botulisme
DĂ©ficit moteur pur
Mydriase ;
Troubles digestifs
DĂ©crĂ©ment Ă  l’ENMG / PL normale
PL: normale
Atteinte musculaire
– HypokaliĂ©mie
– HypophosphatĂ©mie
– Myopathie inflammatoire
– Rhabdomyolyse aiguĂ«
– Paralysie pĂ©riodique
Élévation des CPK
Élévation des CPK
Dyskaliémie
Diagnostics différentiels du syndrome de guillain barré
JNM : Jonction neuromusculaire
SNC: Systeme neurveux central

Atteinte médullaire (compression médullaire, myélite) : à évoquer devant la présence de signes centraux, d’un niveau sensitif ou de troubles sphinctériens précoces ; diagnostiquée par une imagerie médullaire (IRM > TDM).

Méningo-radiculite : à évoquer devant des symptômes infectieux ; la PL retrouve une pléiocytose.

Autre : encéphalopathie carentielle, porphyrie, maladie inflammatoire ou paranéoplasique

Traitement

Traitement Ă©tiologique

Echanges plasmatiques : 4 échanges dans les formes modérées et sévères (perte de la marche, insuffisance respiratoire), 2 dans
les formes légères (conservation de la marche) ; à débuter dans les 7 jours suivant le début des symptômes.
Les contres indications sont les infections, les troubles de la coagulation et l’instabilité hémodynamique.

Immunoglobulines polyvalentes : la posologie est de 2 g /kg à répartir sur 5 jours. Les contres indications sont le déficit en IgA.

Les 2 traitements ont une efficacitĂ© Ă©quivalente. Il n’y a pas d’intĂ©rĂªt Ă  les associer, ni Ă  rĂ©aliser une deuxième ligne.

Traitement symptomatique

Assistance respiratoire : la ventilation non invasive n’est pas indiquée.
Les facteurs prédictifs d’intubation en réanimation sont les troubles de déglutition et la capacité vitale < 20 ml /kg.
Le sevrage doit Ăªtre progressif, par des Ă©preuves sur pièce en T.
La réussite d’une épreuve de 8 à 12 heures sans hypercapnie est recommandée avant de tenter une extubation.

Source : SRLF

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